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百物語

Hyaku monogatari

Hokusai - Autoportrait (probable) en pêcheur
Autoportrait présumé de Hokusai en pêcheur, circa. 1818-30

Hokusai (1760-1849) a gravé la série d’estampes des Hyaku monogatari vers 1830.
Elles sont publiées en 1831-1832.
Il est alors septuagénaire, et les gravures sur bois qu’il réalise à la même période (1830-33) –les Trente-six vues du mont Fuji dont est issue la fameuse Grande Vague de Kanagawa, font partie de ses œuvres les plus célèbres . Peu après (1834-40), il fera publier les Cent vues du mont Fuji, et dans la postface de ce livre illustré, il écrit :

Depuis l’âge de six ans, j’avais la manie de dessiner les formes des objets. Vers l’âge de cinquante, j’ai publié une infinité de dessins, mais je suis mécontent de tout ce que j’ai produit avant l’âge de soixante-dix ans. C’est à l’âge de soixante-treize ans que j’ai compris à peu près la forme et la nature vraie des oiseaux, des poissons, des plantes, etc. Par conséquent, à l’âge de quatre-vingts ans, j’aurai fait beaucoup de progrès, j’arriverai au fond des choses. À cent, je serai décidément parvenu à un état supérieur, indéfinissable, et à l’âge de cent dix, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant. Je demande à ceux qui vivront autant que moi de voir si je tiens parole. Écrit, à l’âge de soixante-quinze ans, par moi, autrefois Hokusai, aujourd’hui Gakyo Rojin, le vieillard fou de dessin.

La série des Hyaku monogatari s’inscrit dans le mouvement artistique japonais ukiyo-e (浮世絵): image du monde flottant de l’époque d’Edo (ancien nom de Tokyo) qui s’étale de 1600 à 1868, et dont le genre des yōkai, “apparitions étranges”, ou Yūrei-zu, représentation d’être surnaturels, est l’une des thématiques.

D’après l’intitulé : Hyaku monogatari, de cet ensemble de cinq estampes, qui signifie Cent histoire de fantômes, on peut déduire que Hokusai voulait en produire davantage, et peut-être une centaine.
C’est une référence directe au jeu Hyakumonogatari kaidankai, très populaire dans le Japon de l’époque d’Edo. Ce “rassemblement de cent contes fantastiques”, était un jeu de tradition orale qui se déroulait à la nuit tombée. Ses origines sont incertaines, mais d’aucuns supposent qu’il aurait été utilisé initialement à l’époque de Muromachi (1333-1568) dans les rangs des samouraïs, pour mettre leur courage à l’épreuve, comme décrit dans un conte pour enfants de 1660 (Otogi Monogatari écrit par un certain Ogita Ansei) où plusieurs jeunes samouraïs participent à une version de ce jeu.  Au Japon, la célébration des morts  – O bon – ayant lieu en été, c’est la saison de prédilection pour mettre en place un Hyakumonogatari Kaidankai. Frissons de frayeur et chair de poule sont appréciés de la croyance populaire, qui leur alloue un effet rafraîchissant et bienvenu pour apaiser l’excessive chaleur estivale.
Dans la forme la plus simple du jeu, les participants s’assoient en cercle dans une pièce où sont allumées cent lampes ou bougies. À tour de rôle, les invités racontent des Kaidan, histoires fantastiques impliquant fantômes, monstres et mystères, des contes du folklore populaire transmis par des villageois affirmant avoir fait des rencontres surnaturelles. Les lampes sont éteintes une à une après chaque histoire, et dans la progression de la nuit, la pièce où sont contés ces récits de péripéties horrifiques s’assombrit davantage.
Andon japonaisUne seconde variante, plus cérémonieuse, nécessite un espace comprenant trois pièces contigües, idéalement réparties en forme de L. Dans la pièce du fond, on dispose au sol 99 andon (lanternes japonaises traditionnelles) allumées, ainsi qu’un petit miroir posé sur une table. Les participants se regroupent dans la pièce à l’extrémité opposée avec la centième lanterne, tandis que la pièce centrale demeure vide et non éclairée. À la fin de son histoire, le conteur prend cette lanterne et, laissant le reste du groupe dans l’obscurité, traverse la pièce vide pour se rendre dans la salle des andon, où il éteint l’une d’elles, regarde dans le miroir, puis regagne le groupe des autres invités. L’obscurité qui s’installe avec la progression des récits est censée favoriser l’invocation des esprits. Il est courant, cependant, que les participants mettent un terme à ce rituel à la conclusion de la 99ème histoire, laissant symboliquement allumée la dernière lanterne, pour éviter que ne se dessinent et n’apparaissent les entités surnaturelles évoquées au cours de la veillée.
Si dans un premier temps Hyakumonogatari kaidankai se pratique au sein d’une classe martiale et aristocratique, il se popularise rapidement sous forme de de simples passe-temps parmi les villageois des classes paysanne et ouvrière et l’ensemble des citadins ordinaires. Les kaidan, largement diffusés à la faveur des perfectionnements des techniques d’impression, sont publiés pour la première fois en 1677 sous forme d’un recueil intitulé Shokoku hyaku monogatari, ou 100 contes provenant de nombreuses Terres. En 1706 parait le Otogi hyaku monogatari, Cent Contes Fantastiques. Ces recueils divulguaient ainsi des histoires censées s’en tenir à l’exposé de faits “réellement” vus et entendus par leurs divers témoins, souvent avec force descriptions et accumulation de détails, dans le but de conforter leur authenticité et de piquer la curiosité des lecteurs. Avec l’essor de la gravure sur bois pour l’imprimerie, ces contes deviennent une ressource thématique pour nombre d’artistes, à l’instar de Katsushika Hokusai.

Cent histoires de fantômes dans une maison hantée - Hokusai
Cent histoires de fantômes dans une maison hantée - Hokusai

Sara-yashiki (Le Manoir de l'assiette) • le fantôme d'Okiku

Le kaidan du yōkai Okiku qui se raconte à partir du XVIIe siècle est très populaire au Japon et connaît par la suite diverses variantes centrées autour du personnage de la servante prénommée Okiku. Celle-ci brise un jour un ensemble de précieuses assiettes et se retrouve jetée dans un puits par son maître, ou bien s’y jette par désespoir.  D’autres versions ne la font casser qu’une seule assiette, et le yūrei qu’elle devient après la perte de son enveloppe charnelle dans le puits, fait d’Okiku cet esprit tourmenté qui chaque nuit n’a de cesse de décompter “ Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf… Où est passée la dernière ! ”  Dans l’une de ces versions,  c’est son maître qui dissimule un des plats précieux dont sa servante a la charge, dans le but de la manipuler et d’en faire son amante. Okiku s’y refusant, il la torture et finit par jeter le corps de la jeune femme au puits. C’est alors en esprit vengeur (Onryō) qu’elle revient chaque nuit compter jusqu’à neuf et pousser un cri terrible en remplacement de l’assiette manquante. Certaines conclusions du conte font disparaître le fantôme d’Okiku par l’entremise d’un moine exorciste ou d’un voisin qui vient prononcer et ajouter à l’énumération d’Okiku le nombre -dix- qu’elle-même ne peut pas dire.

En 1795, les Japonais subirent l’invasion de leurs points d’eau par une sorte ver bientôt connu sous l’appellation d’Okiku mushi (insecte Okiku). L’aspect de ce ver, comme recouvert de fils très fins, donnait l’impression qu’il avait été ligoté, et la croyance qu’il s’agissait d’une résurgence d’Okiku se répandit rapidement.
Dans le folklore japonais, les yōkai en forme de nure-onna littéralement femme-humide sont très caractéristiques. Ce sont des créatures amphibie au corps de serpent et à tête de femme. Quant au rokurobi, s’il peut paraître tout à fait normal dans la journée en tant qu’homme ou femme, son cou s’allonge démesurément la nuit pour jouer des tours pendables aux humains.

Hokusai se sert probablement de ces particularités pour dessiner le yōkai d’Okiku sous la forme d’un serpent (ou d’un ver géant?) à tête de femme, dont les long cheveux filandreux semblent maintenir entre elles les assiettes qui en composent le corps.

Oiwa (Oiwa-san) • le fantôme de la lanterne

L’histoire d’Oiwa et de Tamiya Iemon Yotsuya kaidan– est l’une des plus célèbre au Japon. Objet de nombreuses adaptations cinématographiques, le modèle d’Oiwa reste un Onryō de prédilection pour la J-Horror et une référence importante dans la  culture populaire japonaise.
Yotsuya kaidan est à l’origine une histoire écrite pour le théâtre kabuki (forme épique du théâtre traditionnel japonais), par le dramaturge contemporain de Hokusai, Tsuruya Nanboku IV en 1825. S’il en existe par la suite de nombreuses versions n’ayant que peu de ressemblance avec  la pièce kabuki, la trame de base de l’histoire reste, en général, assez reconnaissable. Une jeune fille prénommée Oume tombe amoureuse de Tamiya Iemon, un rōnin (samouraï sans maître du Japon médieval) marié à la séduisante Oiwa. Afin de l’écarter, Oume conspire avec ses partisans qui lui offrent une crème pour le visage empoisonnée. Oiwa ne meurt pas, mais elle est défigurée. Son époux Iemon, dégoûté par sa nouvelle physionomie décide de l’abandonner. Enragée par le chagrin, elle trébuche, dans un élan hystérique, sur une épée dégainée, et meurt en maudissant Iemon. L’esprit vengeur qu’elle devient revient le hanter et le persécuter sous différentes formes, notamment celle d’une lanterne de papier.

Dans la tradition bouddhiste, les gens apportent des lanternes de papierlanterne japonaise en papier peinte à la mainLanterne peinte à la main avec l’inscription « Edo » (江戸) en style chōchin (police épaisse et bombée). Ces lanternes étaient principalement utilisées pour l’éclairage des festivals et des temples. sur les tombes de leurs familles au début de O Bon (la fête des morts), pour souhaiter la bienvenue aux esprits des défunts. Suivant cette idée que la lanterne favorise la communication avec les esprits ancestraux, Hokusai choisit de dessiner le fantôme d’Oiwa sous cette forme, en y apposant l’inscription « Louange à Amida / La femme nommée O-iwa ». Cette inscription n’est pas dans le style chōchin typique des lanternes en papier, mais elle est manuscrite, mettant en valeur l’impressionnante calligraphie de Hokusai. La noirceur de ses cheveux contraste fortement avec la pâleur de son visage, pour souligner le caractère effroyable de cette apparition. Sur son front est inscrite une syllabe bouddhique qui accentue l’effet de plissement sur des yeux épuisés. Cette syllabe fait référence à Gobujo, une forme de Yama, le seigneur des enfers et le juge des morts, qui aura peut-être accordé cette marque à Oiwa, en la renvoyant au monde sous sa nouvelle forme.

Kohada Koheiji • Le spectre de l'acteur de kabuki

Kohada Koheiji était un acteur de kabuki pour le théâtre Morita-za à Edo. Ne parvenant à décrocher aucun rôle de renom, Kohada finit par être sélectionné pour incarner sur scène un yūrei. N’ayant aucune autre opportunité d’exercer son métier que d’accepter ce rôle de fantôme, il s’y consacre corps et âme au point d’être loué à travers l’archipel pour la qualité de sa performance. Cela n’empêche pas sa femme, Otsuka, d’éprouver une honte tenace à l’encontre de son mari. Elle a pris un amant, Adachi Sakurô, parmi les acteurs de son entourage, et prévoit avec ce dernier de se débarrasser du mari gênant. L’assassinat à lieu au détour d’une tournée en province et la dépouille de Kohada est abandonnée dans un marais par les deux complices. Kohada Koheiji revient alors sous la forme “effective” d’un yūrei vengeur tourmenter sa femme et son amant, jusque dans leur lit.

Cette intrigue, développée en 1803 par l’auteur Santō Kyōden (1761-1816) dans son roman Étrange Conte de revanche dans le marais d’Asaka (Fukushū Kidman Asaka-numa), est tirée d’un fait-divers réel : le suicide de l’acteur Kohada au désespoir d’être un acteur médiocre, et la honte irrépressible que va en concevoir sa femme, qui la pousse à maquiller en meurtre de sang froid la disparition volontaire de son mari.

Hokusai dépeint l’acteur Kohada Koheiji alors qu’il revient dans son corps en décomposition pour hanter ses assassins. Il observe les amants en tirant sur une moustiquaire, que ses mains pourries jusqu’à l’os, semblables à des griffes, écartent soigneusement. Des sortes d’algues s’écoulant de derrière le voile et remontant sur son visage gangrené évoquent une image terrifiante de Kohada émergeant lentement des profondeurs du marais, pour exposer de manière théâtrale sa condition d’esprit vengeur. Son expression décharnée reste indéfinissable, mais sous un regard injecté de sang qui fuse vers les amants hors cadre, on dirait qu’il arbore un rictus presque grotesque. Qu’elles lui appartiennent ou qu’elles soient un reliquat de son costume de yūrei kabuki, Kohada Koheiji porte des perles juzu, utilisées dans les prières bouddhistes. Elles symbolisent au passage sa piété religieuse, comme pour insinuer que son trépas sera désormais son plus grand rôle.

Warai-hannya • la démone rieuse

Dans le folklore japonais, une Hannya est un personnage de femme devenue onryō en raison de son excessive jalousie. C’est une démone rancunière et colérique, très présente dans le théâtre pour lequel sont produits de nombreuxMasque de Hannya en boisMasque de Hannya en bois masquesMasque Hannya du théâtre nôMasque Hannya du théâtre nô à son effigieNetsuke en forme de masque HannyaNetsuke en forme de masque Hannya.
Pour camper sa Warai-Hannya (warai signifie souriant, rieur), Hokusai combine la figure de hannya avec celle de Yama-Uba, littéralement “sorcière de montagne”. La cruelle Yama-Uba ou Yamamba vit isolée dans les forêts reculées des montagnes japonaises et se nourrit de chair d’hommes et d’enfants. On utilise d’ailleurs cette légende pour apeurer les petits afin qu’ils ne s’éloignent pas. Yamamba est aussi la figure Masque nō de Yamamba en bois polychromeMasque nō de Yamamba du XIVe siècle centrale d’une pièce de théâtre nō datant du XIVe siècle, attribuée à Zeami Motokiyo (1363-1443).
En se référant à la Vue depuis MassakiVue depuis Massaki Utagawa HiroshigeVue depuis Massaki du sanctuaire Suijin, de la crique Uchigawa et de Sekiya – Utagawa Hiroshige – 1857 de Hiroshige, on comprend que le cercle partiellement découpé où se montre la démone est une fenêtre. Cette façon de placer le yōkai  “à l’extérieur” de la maison, le fait pénétrer, en quelque sorte, avec toute sa sauvagerie, dans l’enceinte de la vie quotidienne.
La démone cornue de l’estampe à des cheveux hirsutes et crépus qui implantent au facies grimaçant son caractère indiscipliné, sauvage, furieux. Les plis exagérés des paupières et du nez laissent percer deux yeux dardés vers le spectateur, pendant qu’un sourire large expose deux canines longues et pointues aux commissures de puissantes mâchoires maculées du sang de sa proie.  L’horrible vision d’une tête de nourrisson sanguinolente nous est infligée entre les quatre doigts acérés et crochus d’une de ses mains griffues, semblables à des serres de rapace, tandis que de l’autre pointe cyniquement un argot, tendu vers sa gueule et l’objet de son méfait.
Il est possible, par ailleurs, de trouver à cette estampe des correspondances avec une autre figure cannibale de la mythologie asiatique, la divinité bouddhique connue sous le nom de Kishimojin au Japon. Pourvue de centaines d’enfants qu’elle aimait beaucoup, Kishimojin enlevait et tuait ceux des autres pour les nourrir. Après avoir désespérément cherché l’un des siens que Bouddha avait caché dans le but de lui donner une leçon, elle promit de ne plus tuer la progéniture d’autrui et de ne plus manger que des grenades, un fruit auquel ressemble la tête que Warai-hannya brandit dans sa main.

 

Shûnen (Obsession) • l'Anniversaire du Souvenir

Shūnen –qu’on trouve le plus souvent traduit par “obsession”, mais qui, selon certaines sources anglophones,  peut aussi signifier “anniversaire commémoratif”–  diffère des quatre autres estampes de la série, car elle ne figure pas –visiblement– d’entité surnaturelle.
Elle est composée de quatre éléments : une tablette ancestrale (ihai), des friandises dans un emballage de papier dépassant d’une boite de laque noire, un bol d’eau –offrandes traditionnelles des autels bouddhistes disposés dans la maison d’un défunt– et d’un serpent formant une boucle autour d’elles.
D’après sa représentation, la tablette daterait(?) de la période 1831-1845. À cette époque, le Japon subit une baisse rapide des températures causant la perte de l’essentiel des cultures, ce qui provoquera la grande famine de l’ère Tenpō, dévastatrice. La rangée centrale de sinogrammes sur les ihai mentionne le nom posthume attribué au bouddhiste défunt. Celui qui a péri pendant la famine de Tenpō porte ici le nom 茂問爺, c’est-à-dire Momonji, connu pour être un yokai apparaissant sous la forme d’un vieil homme bestial qui rend malades les voyageurs, malchanceux de le croiser sur les routes sombres et brumeuses lorsque le vent souffle.
Le bol d’eau est orné d’un manji bouddhiste qui symbolise (dans ce sens de rotation) l’amour et la compassion . Or, à partir de 1934, Hokusai prend l’habitude d’utiliser le manji dans sa signature d’artiste (Manji : “Dix mille ans” Gakyō Rōjin Manji : “vieillard fou de peinture”…). Le détail de la feuille flottant sur l’eau est une allusion à la nature fragile et éphémère de la vie, et sans doute à l’art de l’ukiyo-e lui-même, qui célèbre la beauté fugace de la vie quotidienne et l’impermanence du “monde flottant”.
Dans les kaidan de la période d’Edo, les serpents symbolisent souvent les esprits des morts emportés par leur jalousie obsessionnelle. Le serpent de cette estampe figurerait donc une obsession –mais laquelle ?
Dépeint de manière réaliste, le serpent est aussi le seul élément “vivant” de la composition . D’aucun serait susceptible de le croiser au bord d’un chemin et d’en éprouver une telle frayeur qu’il jurerait ensuite avoir rencontré un monstre. La frontière est mince qui sépare peur et surnaturel, elle est poreuse entre croyance et discernement, flottante de la perception à l’image. C’est une limite ou un lien sinueux comme un serpent capable de muer et de changer de peau. C’est une ligne qui cherche à cerner, à retenir ce qui s’enfuit et s’écoule, que trace la main d’un vieillard fou de dessin.

En tant que fantôme
je foulerai d’un pas léger
les champs de l’été.

Hokusai, haïku d’adieu